chronique Avant de consulter les divers feuillets constituant la chronique de Hesse au fil du temps, il n'est peut-être pas inutile de faire le point sur nos connaissances historiques, puisque, si nous sommes unis par une même culture, c'est en partie parce que nous sommes les dépositaires d'une très ancienne tradition qui fait remonter les origines de la France à une époque où elle se nommait « Gaule ». Notre passé gaulois, voire celui antérieur à l'époque gauloise, n'est pas un mythe et n'a rien d'imaginaire : nombreux sont les faits attestés et relatés tantôt par des écrits, tantôt par des objets, quand ce ne sont pas de simples traces ou encore des fossiles. La vie, l'histoire du monde et des hommes, toutes les histoires particulières se présentent la plupart du temps sous la forme d'évènements. Ces actes plus ou moins dramatiques et brefs subsistent ensuite dans notre mémoire sous forme d'images, semblables à ces gravures qui illustraient les pages du livre dans lequel nous avons découvert, à l'école primaire, l'Histoire de France. Dans la grande fresque historique de nos connaissances du passé, des faits disparates sont associés à des personnages au destin exceptionnel, lesquels sont presque toujours des hommes, vous l'aurez remarqué, rarement des femmes, mises à part Jeanne D'Arc la Lorraine, petite bergère de Domrémy, ou encore les favorites de certains rois de France, de la somptueuse Pompadour à l'excentrique Diane de Poitiers, sans oublier l'épouse du roi des Francs, la douce Clotilde, qui, nous a-t-on enseigné, exhorta son époux Clovis à se convertir au catholicisme. L'histoire « évènementielle » regorge de clichés et de dates posés dans les siècles comme autant de jalons constituant notre mémoire collective : le général de Gaulle et l'appel du 18 juin 1940 ; Napoléon et la bataille d'Austerlitz, chef-d'œuvre tactique de l'art de la guerre ; l'arrestation à Varennes « du roi, de la reine et du petit mitron », puis l'exécution sur la guillotine de Louis XVI et Marie-Antoinette ; le Roi Soleil et ses dîners pantagruéliques à Versailles ; la poule au pot du bon roi Henri IV, le « Vert Galant » aux deux épouses et soixante-dix maîtresses ; la mort à Roncevaux de Roland, le neveu de Charlemagne, l'empereur à la barbe fleurie, lequel eut l'idée folle d'inventer l'école ; Attila et ses Huns, après le passage desquels aucune herbe ne repoussait jamais ; le fougueux Vercingétorix, grand blond aux yeux bleus et aux grosses moustaches, jetant ses armes aux pieds du cruel Jules César à Alésia.
« Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César » de Lionel Royer
Vercingétorix et les Gaulois
Vercingétorix, héros cher au cœur des Français …Lequel d'entre nous n'a pas été ému lorsque, écolier, il a découvert et appris par cœur ces lignes du manuel Lavisse : « La Gaule fut conquise par les Romains, malgré la vaillante défense du Gaulois Vercingétorix qui est le premier héros de notre histoire » ? Voilà pourtant un personnage que l'Histoire avait relégué au fin fond des oubliettes pendant 14 ou 15 siècles ! Jusqu'au XIXe siècle, les historiens ne firent pas mention du Gaulois Vercingétorix, leurs travaux ne désignant comme premiers habitants de la France que les Francs. L'Histoire de France ne commençait officiellement qu'avec l'arrivée des « François » en Gaule. Le premier roi de France se nommait Clovis et, depuis ce fondateur, l'« histoire du royaume » se déroulait, avec ses alternatives de succès et de gloire, de revers et de misères. Ainsi instruits, nos ancêtres ne se posaient même pas la question de savoir qui, auparavant, peuplait la Gaule, ou alors les plus érudits répondaient : « les Romains ». Ceux-ci n'étaient, pensaient-ils, que des légionnaires arrogants, à la solde des empereurs successifs, et expulsés au-delà des frontières par les vaillants Francs. On ne se demandait pas davantage d'où venaient ces « François » qui pourtant donnèrent le nom de France à la Gaule. Ce fut une stupeur indignée quand l'historien Nicolas Fréret, à la fin du règne de Louis XIV, en 1714, lut devant l' « Académie royale des inscriptions et belles-lettres » le discours intitulé « Sur l'origine des Francs ». L'érudit soutenait que les Francs étaient une ligue de tribus originaires du sud de l'Allemagne et non, selon la légende acceptée presque universellement à l'époque, une nation d'hommes libres originaires de Grèce ou de Troie, dont descendaient en droite ligne les rois ainsi que les aristocrates. Les Francs, prétendait Fréret, étaient un peuple germanique installé en France aux dépens d'une population antérieure à laquelle appartenait l'immense majorité du peuple français. Ce fut le tollé parmi les lettrés ! L'historien fut dénoncé comme diffamateur de la monarchie, en conséquence de quoi une lettre de cachet l'envoya à la Bastille. La « découverte » de Vercingétorix par la classe populaire, avec pour corollaire celle de son peuple, les Gaulois, fut l'œuvre de l'historien Amédée Thierry qui, en 1828, publia son « Histoire des Gaulois - Depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'entière soumission de la Gaule à la domination romaine ». Il s'était livré à l'étude des « Commentaires sur la Guerre des Gaules » que Jules César avait rédigés au cours de ses campagnes menées pour conquérir les Gaules, dans la deuxième partie du Ier siècle avant J-C. Suivant au plus près le texte ancien de César, Amédée Thierry donnait une version vivante et romancée de l'histoire du peuple gaulois, ce qui fit de son ouvrage un immense succès populaire. Certains extraits de l'œuvre de Thierry parurent dans les « gazettes » de l'époque, lesquelles parvenaient parfois jusque dans les foyers ruraux grâce aux colporteurs qui sillonnaient les campagnes. « Les Galls, dans ces temps reculés, menaient la vie des peuples chasseurs et pasteurs ; plusieurs de leurs tribus se teignaient le corps avec une substance bleuâtre, tirée des feuilles du pastel ; quelques-unes se tatouaient. Leurs armes offensives étaient des haches et des couteaux en pierre ; des flèches garnies d'une pointe en silex ou en coquillage ; des massues, des épieux durcis au feu, qu'ils nommaient gais ; et d'autres appelés catéies qu'ils lançaient tout enflammés sur l'ennemi. Leur armure défensive se bornait à un bouclier de planches, grossièrement jointes, de forme étroite et allongée. Ce fut le commerce étranger qui leur apporta les armes en métal, et l'art de les fabriquer eux-mêmes avec le cuivre et le fer de leurs mines. De petites barques d'osier, recouvertes d'un cuir de bœuf, composaient leur marine; et, sur ces frêles esquifs, ils affrontaient les parages les plus dangereux de l'Océan. » dans « Histoire des Gaulois » d' Amédée Thierry Sous la Troisième République (1870-1940), Vercingétorix fut plus ou moins instrumentalisé, devenant un héros de la résistance à l'envahisseur. Cette propagande officielle était destinée à exalter le patriotisme des Français, en exacerbant le sentiment de revanche après la défaite de 1870 contre l'Allemagne et la Prusse. L'image du patriote gaulois qui s'était levé contre l'envahisseur fut magnifiée par les manuels scolaires. A la fin du XIXe siècle, l'Etat français avait revitalisé le mythe de l'ancienne nation gauloise délimitée par des « frontières naturelles » supposées et décrites par Jules César dans ses « Commentarii de Bello Gallico », afin d'enraciner la jeune nation française sur son sol. Par la suite, le peuple français s'était donné pour ancêtre le peuple gaulois, peuple-nation ayant existé avant tout régime monarchique, incarnant la liberté et l'indépendance. Les Gaulois avaient certes été vaincus et assujettis par les Romains à l'issue de la guerre des Gaules (de 58 à 51 avant J-C), mais les victoires ne furent pas acquises sans de nombreux et héroïques combats. Lors des guerres de 1870 et de 1914-1918, l'image du Français-Gaulois combattant bravement contre l'ennemi s'est répandue : à cette époque, le Gaulois s'est fait nationaliste. Actuellement, ce rôle de fondateur identitaire n'est plus, sans pourtant que les Gaulois soient tombés dans l'oubli : ils appartiennent à l'Histoire de France et ont laissé des traces dans les noms de lieux, ainsi que des vestiges sur les territoires qu'ils habitaient. Il y a une cinquantaine d'années, le peuple gaulois est revenu dans l'actualité par le biais d'une chanson et d'une bande dessinée, l'une se maintenant de longues semaines à la tête du hit-parade, l'autre connaissant la gloire internationale ! En 1960, Henri Salvador créa une chanson, sur des paroles écrites avec Boris Vian : « Nos ancêtres les Gaulois, cheveux blonds et têtes de bois, longues moustaches et gros dadas (…) Nos ancêtres les Gaulois habitaient des huttes en bois (...) ». Le chanteur a souvent raconté comment cette chanson était née : alors qu'il était enfant en Guyane, le jeune Salvador avait un instituteur qui commençait sa leçon d'histoire ainsi : « Nos ancêtres les Gaulois étaient grands et blonds … », oubliant que ses élèves étaient de petits créoles aux cheveux noirs et frisés ! Le titre de la chanson étant « Faut rigoler », ce cher Henri avait pris le parti de rire de l'étourderie supposée du maître, ce qui était certainement une sage décision. C'est à la même époque que Goscinny et Uderzo créèrent les personnages d'Astérix et Obélix, ces sympathiques Gaulois aux moustaches jaunies, querelleurs, buveurs de bière et mangeurs de sangliers. Le premier album, « Astérix le Gaulois », vit le jour en 1961, après être paru en épisodes dans la revue « Pilote ». Jouant sur le parallélisme entre Gaulois antiques et Français du XXe siècle, toujours râleurs, désordonnés, contestataires et ripailleurs, les auteurs de ces bandes dessinées furent à l'origine d'un véritable phénomène de société. L'image des Gaulois, telle qu'elle apparaissait dans « Astérix », était certes bien éloignée de la réalité historique, ce qui est bien normal dans une parodie. Cependant la majorité des Français se retrouvèrent dans ces Gaulois aux noms exotiques d'Abraracourcix, Assurancetourix et autres Panoramix. Dans la France des années 1960, qui venait de porter le général de Gaulle au pouvoir, le sympathique buveur de potion magique et l'opulent porteur de menhir devinrent les symboles de la fierté retrouvée, du petit qui refuse de se soumettre et sait résister aux plus grands. Ces histoires fictives de Gaulois, devenues un petit morceau de notre patrimoine, sont sorties de l'imagination fertile de deux enfants dont les parents ne comptaient sans doute pas de Gaulois parmi leurs ancêtres. René Goscinny, issu d'une famille d'origine juive polonaise, et Albert Uderzo, fils d'un couple d'immigrés italiens, sont parvenus à créer des personnages mythiques « à la française » et ont su ironiser avec un talent sans pareil sur les petits travers supposés de différents peuples qui se côtoyèrent il y a plus de 2.000 ans. Vendu à des centaines de millions d'exemplaires, traduit dans des dizaines de langues, décliné en parcs d'attractions, en films, en une variété infinie d'objets « customisés », Astérix semble aujour'dhui avoir existé de toute éternité, faisant partie du panthéon des héros français.
1 - Nos ancêtres les Gaulois
A la question « Les Gaulois sont-ils nos ancêtres? », Jean-Louis Brunaux, archéologue spécialiste de la civilisation gauloise, apporte cette réponse : « Les Gaulois figurent seulement parmi d'autres dans la multitude de couches de peuplement fort divers (Ligures, Ibères, Latins, Francs et Alamans, Wisigoths, Nordiques, Sarrasins ...) qui aboutissent à la population du pays à un moment donné. Le sont-ils dans une plus ou moins grande proportion ? La seule certitude est que les Français se sont appropriés ces ancêtres-là dont ils attendent aujourd'hui bien autre chose que ce que les historiens nationalistes leur demandaient. Ils ne se voient pas leurs héritiers, comme les nobles voulaient l'être des Francs. Ils ne revendiquent pas une sorte de bagage spirituel qu'il faudrait transmettre à leur tour. Ils reconnaissent seulement en eux une origine qui n'est pas si mythique qu'on a voulu le dire, puisque c'est celle d'un pays et d'une vie en société qu'il a vue naître. » Au milieu du Ier siècle avant Jésus-Christ, le territoire situé entre les Pyrénées, les Alpes et le Rhin était partagé en deux : la « Provincia romana », la « Province romaine », territoire qui correspond de nos jours à notre Provence, et la « Gallia comata », la « Gaule chevelue », vaste région non soumise à Rome, aussi nommée les Trois-Gaules. Jules César décrivait cette « Gallia comata » comme étant divisée en trois parties ayant chacune ses caractéristiques : Gaule Aquitaine, Gaule Celtique et Gaule Belgique. Dans ses « Commentaires sur la guerre des Gaules », il notait : « La Gaule est divisée en trois parties, habitées l'une par les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par les peuples qui se donnent, dans leur langage, le nom de Celtes et que, dans la nôtre, nous appelons Gaulois. Toutes ces races diffèrent entre elles par le langage, les coutumes, les lois. Le fleuve nommé Garonne sépare les Gaulois des Aquitains, la Marne et la Seine les séparent des Belges ».
Le peuple gaulois, tel que nous le dépeignit César, n'était pas homogène. Dans les Gaules vivaient une soixantaine de confédérations de peuples, localisées sur des territoires nettement délimités, les « civitates » ou cités. Ces cités correspondaient généralement à des régions naturelles et étaient identifiées par un chef-lieu. La cité comprenait plusieurs « pagus » ou pays, eux-mêmes subdivisés en « vicus », étendues correspondant à peu près à nos actuels cantons. Territoire et peuple portaient le même nom, lequel perdure encore aujourd'hui pour certaines régions ou villes françaises : les Arvernes peuplaient l'actuelle Auvergne ; les Parisii ont donné leur nom à notre capitale ; les Rèmes étaient installés autour de Reims, les Carnutes autour de Chartres, et les Trévires autour de Trèves.
Carte des « cités » gauloises
En Gaule Belgique, dans la région qui se nomme aujourd'hui Lorraine, trois confédérations s'étaient établies, probablement dès le IIIe siècle avant J-C : les Trévires, les Médiomatriques et les Leuques. « A part une petite bande de territoire au Nord des forêts de Zoufftgen et de Kœnigsmacker qui appartenait à la Cité des Trévires et quelques variations sur la frontière Sud avec celle des Leuques, l'actuel département de la Moselle s'inscrit intégralement dans le territoire des Médiomatriques, cité de la Gaule Belgique, entre Rèmes à l'Ouest, Trévires au Nord, Leuques au Sud, tous faisant partie de cette même Belgique, tandis qu'à l'Est se trouvent les Vangons et les Némètes, à cheval sur le Rhin, entre Mayence et Seltz » précisait Marcel Lutz, spécialiste sarrebourgeois du monde gallo-romain. Disposés entre les Pyrénées et le Rhin, ces nombreux peuples formaient autant d'unités politiques, économiques et militaires, aucun d'entre eux n'étant parvenu à asseoir son hégémonie. Cependant, malgré leurs divisions territoriales, les habitants des Gaules vivaient à peu près tous de la même façon, utilisant les mêmes armes et outils et se parant des mêmes ornements. Ils étaient liés par des relations constantes et, surtout, par une culture commune, celle des Celtes. Les Romains appelaient tous les Celtes « Galli », qu'ils fussent d'Italie, de Gaule ou d'Espagne. Les termes de Gaulois et de Celtes furent d'ailleurs longtemps synonymes. Puis les Romains réservèrent le terme de « Galli » à la partie des Celtes qui s'étaient fixés dans les Gaules cisalpine et transalpine, soit l'actuel territoire français et le nord de l'Italie. César était conscient du caractère conventionnel de ces distinctions lorsqu'il précisait : « Ceux que nous nommons Gaulois dans notre langue, se nomment Celtes dans la leur. » Aujourd'hui, on admet généralement le terme de Gaulois pour les habitants des Gaules à partir du IIIe siècle avant J-C. Pour les périodes précédentes et les autre zones géographiques, on parle de Celtes. Tous les Celtes n'étaient pas Gaulois ! Par contre, mis à part les Aquitains, la très grande majorité des Gaulois de la Gaule Celtique ou de la Gaule Belgique étaient des Celtes, arrivés par vagues successives sur le territoire des Gaules.
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2 - Nos ancêtres les Celtes 3 - Les peuples de la Protohistoire
BIBLIOGRAPHIE et SOURCES
- Histoire de la France / Georges Duby - Histoire de la France rurale / ouvrage collectif sous la direction de Georges Duby
Conclusion de la page « chronique »
A première vue, l'énumération des nombreuses époques historiques qui séparent l'homme du XXIe siècle de l'« Homo sapiens », aussi appelé l'« Homme anatomiquement moderne », nous a éloignés - ô combien ! - de la chronique hessoise, relation des faits historiques qui se sont succédés chronologiquement dans notre village. Et pourtant … non ! Grâce aux divers renseignements précédemment énoncés, il va être possible d'établir l'arbre généalogique de ce lieu nommé « Hesse », nom inchangé depuis au moins douze siècles : dans un texte daté de 846, ce lieu portait le nom de « Essi », alors qu'un texte de 847 parlait de « Hessis ». Tout comme un généalogiste détermine grâce aux actes d'état-civil et aux registres paroissiaux la filiation d'une personne en nommant et dénombrant ses ancêtres, nous allons pouvoir prendre connaissance des origines du village. Des découvertes archéologiques attestent que deux exploitations agricoles gallo-romaines, des « villae », s'élevaient sur le ban hessois, preuve irréfutable de la pénétration de la civilisation latine. On peut supposer que ces domaines coexistaient avec des habitations gauloises, des huttes de caractère primitif comme il en existait beaucoup sur le territoire des Médiomatriques, peuple celte installé en Gaule Belgique. Ainsi pourra-t-on établir l'époque où naquit notre village : c'était il y a plus de 2.000 ans, alors que la civilisation celtique était encore vivante dans notre contrée. Les lieux-dits hessois « Marjeac », « Vespach » et « Chermenac », se terminant par le suffixe gaulois « ac », seraient les témoignages « toponymiques » de cette assertion. « La continuité de la structure sociale est certaine. La commune rurale moderne, identique à la paroisse du passé, a les mêmes limites que le domaine du seigneur médiéval, et celui-ci est le successeur direct du domaine du seigneur gaulois. Le nom qu'il lui a donné persiste encore de nos jours, bien qu'ayant subi l'usure des siècles », écrivait l'historien Ferdinand Lot dans son ouvrage « La Gaule ». De certitude en certitude, les Hessois connaîtront leur « filiation » que l'on qualifiera de « populaire », dans le sens où ils sont issus de certains peuples : ayant comme racine l'Homo sapiens, ils comptent très certainement parmi leurs ancêtres des Celtes, des Gallo-Romains, des Barbares venus de l'Est, des Francs, et peut-être d'autres « estrangers » venant on ne sait d'où, parfois tout simplement des villages ou des cantons limitrophes. Une autre « filiation » que l'on pourrait nommer cette fois de « civile » leur sera confirmée : après avoir été des Médiomatriques de la Gaule Belgique, les Hessois ont fait partie de l'Austrasie, avant d'appartenir à la Lotharingie puis au Saint Empire romain germanique. Ils demeurèrent dans le royaume de France, province des Trois-Evêchés, entre 1648 et 1790. Toujours sujets du roi de France, ils furent rattachés au département de la Meurthe. Puis ils devinrent Républicains en 1792, lorsque la royauté fut abolie et remplacée par la 1ère République. Après avoir connu diverses alternances politiques, parmi lesquelles le Premier Empire de Napoléon 1er et le Second Empire de Napoléon III, les Hessois sont depuis 1958 sous le régime de la 5ème République. Dans les « petites histoires » de cette « Chronique », seule la période située entre la civilisation celtique de l'Antiquité et la fin de l'Ancien Régime sera évoquée. Rien ne sera dit concernant l'époque dite « contemporaine », qui va de la Révolution de 1789 à nos jours … car tout le travail de recherche historique reste à faire ! Il y a du pain sur la planche pour celui ou celle qui entreprendra cette quête : n'hésitez pas à vous y atteler !
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