petites histoires et grande histoire
3- Histoire vraie … ou élucubration ?
Ah ! quel plaisir ce serait pour les Hessois de savoir qu'un de leurs ancêtres gaulois a eu jadis la bonne idée d'écrire ses souvenirs ! Imaginons-le, cet aïeul : il est assis sur un petit banc, sous le porche de sa chaumière, une penne de corbeau coincée entre l'index et le majeur de sa main droite. Le voilà qui trempe la pointe de la plume, taillée en biseau, dans un petit pot d'encre qu'il a confectionnée lui-même, mélange de suie et d'écorce de noisetier macérée dans un peu d'eau. Il trace lentement des lettres sur le papyrus qu'il a pris soin de fixer sur une planche, afin que la précieuse feuille ne se déchire pas. Il s'oblige à écrire pendant quelques heures chaque jour, plongeant dans sa mémoire afin de coucher sur la feuille quelques épisodes de sa longue vie, laquelle fut glorieuse bien que simple, remplie d'aventures exaltantes, certes, mais aussi de ces joies et de ces peines qui jalonnent la vie de tout être humain. Il raconte sa vie, afin que ses enfants et ses petits-enfants connaissent le monde qui fut le sien, eux qui évoluent dans une société tellement différente de celle qu'il a connue lui-même. Les séances quotidiennes d'écriture s'étalent sur au moins un lustre gaulois, ce qui représente environ soixante de nos mois. Lorsqu'il juge que son œuvre d'écriture est enfin terminée, le scripteur assemble les innombrables feuilles de papyrus en plusieurs volumina, ces ancêtres du livre, avant de les confier à son fils aîné.
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Post scriptum
L'« auteure » de ces pages adresse ses plus vifs remerciements à Jules César qui, dans ses « Commentaires sur la Guerre des Gaules », lui a fourni toutes les précisions nécessaires à un récit historique.
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